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Sport

Vendée Globe : les skippeurs vont atteindre l’hémisphère sud

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Alex Thomoson (Hugo Boss) a franchit en premier l’Equateur et file à toute allure en tête de la course du Vendée Globe. Crédit : Alex Thomson Racing

Après 10 jours de navigation, les premiers skippeurs franchissent la ligne de l’Equateur et c’est toujours Alex Thomson (Hugo Boss) qui est en tête.

Après le premier abandon de la course, celui de Nicolas Troussel (CORUM l’Epargne), le premier skippeur a dépassé Alex Thomson (Hugo Boss). Alex Thomson a doublé l’équateur ce mercredi 18 novembre à 14h19 précisément après une descente magistrale de l’Atlantique Nord, défiant fronts et dépression tropicale Thêta sans tergiverser. Il a mis 9 jours 23h et 59 min depuis le départ des Sables d’Olonne. Il ne bat pas son propre record établi en 2016 (9 jours 7h), mais le boss file toujours à l’anglaise et tient tête à la meute depuis le 15 novembre dernier. Il conserve un matelas de 78 milles (140 km) d’avance sur son poursuivant direct Thomas Ruyant (LinkedOut). Il est passé comme une lettre à la poste dans la Zone de Convergence Intertropicale peu active cette année. HUGO BOSS ne s’est jamais arrêté glissant même à 15 nœuds de moyenne dans ce Pot au Noir que les marins craignent plus que tout.

Cependant, avec le Pot, on ne sait jamais, tout peut changer à un nuage près. Jean-Yves Bernot, météorologue, l’explique très bien : « Prévoir où un grain va se développer dans le Pot au Noir, c’est comme prévoir où va s’échapper la première goutte de vapeur de la casserole. » Les autres skippeurs n’a toujours pas franchi la ligne de l’Equateur et fonce donc dans la gueule du loup en espérant qu’elle ne se referme pas. « Je suis à quelques milles du Pot au Noir. Ça allait vite cette nuit et j’ai l’impression que le Pot ne va pas beaucoup me ralentir non plus. Il ressemble à un simple nuage de convergence entre le flux d’alizés du Sud-Est et le flux d’alizés du Nord-Est. En étant optimiste, je pense que je vais en sortir en quelques heures » espère Sébastien Simon depuis son foiler ARKÉA PAPREC, pleine balle à 20 nœuds de vitesse moyenne ce midi.

Après la pluie, le beau temps ?

Dans le Sud-Ouest des Canaries, les visages ont le sourire, les voiles se gonflent, les appendices poussent la chansonnette. Enfin du vent ! Les skippeurs Armel Tripon, Ari Huusela, Alexia Barrier, Miranda Merron, Clément Giraud et Sébastien Destremau après 3 jours dans le marasme de la dorsale voient leur compteur afficher des vitesses à deux chiffres. Les skippeurs aiment le vent et ces derniers glissent enfin dans les alizés, ces vents de Nord-Est portant, parfois instables, mais qui permettent d’allonger la foulée. C’est le cas depuis hier pour Stéphane Le Diraison, Pip Hare, Arnaud Boissières et Manu Cousin dont les étraves pointent vers le Cap-Vert.

A l’arrière de la course, s’en est donc terminé pour Nicolas Troussel qui fait route au moteur à petite vitesse (3,5 nœuds) vers Mindelo au Cap-Vert suite à son démâtage survenu lundi matin. Il devrait toucher terre vendredi en même temps que l’arrivée de son équipe technique. Objectif, opération commando afin de rapatrier l’IMOCA CORUM L’Epargne en France. Le Breton aura sans doute besoin de temps pour digérer son abandon. Qui est le premier de la compétition. Cela aurait pu être le deuxième, mais Jérémie Beyou a repris la route de l’Everest des mers, après les réparations des avaries sur son Charal. Il pointe tout de même à la 32ème place à 2 830 milles de la tête de la course, mais profite des vents fort du Golfe de Gascogne pour rattraper son retard. Un retard que Fabrice Amedeo rattrape puisqu’il se rapproche de la queue de la course. Mais la compétition n’est plus d’actualité, il faut écrire une nouvelle histoire. Pour Fabrice Amedeo, « Le Vendée Globe est une leçon de vie, il va falloir que j’apprenne à être patient et que les rêves ne se réalisent pas toujours comme escomptés. J’ai dû changer d’objectif, mais ça reste magique de faire un tour du monde sur un bateau comme cela. » Jérémie Beyou confiait aussi à la vacation de 5h ce matin « vouloir faire une sorte d’introspection, faire sa route pour lui-même. » Le Japonais Kojiro Shiraishi, quant à lui, travaille dur pour réparer sa grand-voile. Depuis plusieurs jours, il poursuit sa route sous voile d’avant seule, le pont de son bateau transformé en atelier de couture, collage et découpe. « Je n’ai pas trop le moral, mais je me dis que si je réussis à finir le tour du monde, ce sera une sacrée victoire ! »