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Sport

Vendée Globe : la dépression Thêta et la dépression de Jérémie Beyou au goût de la sixième journée

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© Fabrice Amedeo / Newrest – Art et Fenetres

La dépression semble s’acharner sur le Vendée Globe. Entre la dépression Thêta qui attend les skippeurs et celle de Jérémie Beyou qui rêvait de remporter la compétition, la sixième journée risque d’être mouvementé.

Au Nord-Est des Açores, les skippeurs se sont regroupés et se rapproche d’une nouvelle dépression. La dépression Thêta, 29e dépression tropicale de l’année, soit un record puisqu’on n’a jamais observé autant de phénomènes de ce type les années précédentes. Elle est au centre des préoccupations des marins. C’est une grosse boule rouge posée en plein milieu de la cartographie que les solitaires vont devoir épouser la courbure, par l’Ouest, en effleurant de loin ses formes généreuses. Ceux qui s’y frottent de trop près pourraient être sévèrement sanctionnés. Car cette dépression subtropicale recèle en son sein des vents de 50 à 60 nœuds et fait lever des collines liquides de 6 mètres. Cette dépression devrait être atteinte dans les 24 prochaines heures.

Les skippeurs en fil indienne…

Les contraintes météorologiques poussent les skippeurs à se suivre, presque en fil indienne, en direction du sud et avec des changements en tête de la course. La première place se joue entre Alex Thomson (Hugo Boss) et Jean Le Cam (Yes We Cam !), suivis de prêt par Benjamin Dutreux (Omia – Water Family). En queue de peloton, Sébastien Destremau a vécu des heures houleuses. La nuit dernière, il s’est écroulé de sommeil et a passé plusieurs heures endormi à l’intérieur du bateau, en sens inverse de la route. Sa journée, il l’a ensuite passée à bricoler sur le pont et à grimper au mât pour démêler des drisses entortillées. La liste des petits soucis techniques s’allonge à mesure que les marins vérifient l’état de leur monture. Maxime Sorel est lui aussi monté au mât pour récupérer une drisse. Même sanction pour Louis Burton qui, en plus de son ascension, a dû éponger des litres d’huile (provenant de son vérin de quille) déversée à l’intérieur de son bateau avant d’empoigner la meuleuse pour réparer une petite fissure sur une cloison.

… Sans Jérémie Beyou

Le groupe de skippeur suivi de très loin par Fabrice Amedeo (Newrest – Art et Fenêtres), qui longe actuellement la côte espagnole et qui devrait croiser le skippeur de Charal, Jérémie Beyou, très affecté par ce qui lui arrive. Pourtant l’un des favoris de la course, le skippeur rentre au bercail et cela devrait être compliqué pour lui de repartir. Lors de la vacation en visio, ce jeudi matin, c’est un Jérémie Beyou abattu qui s’est exprimé « je me réveille de quatre ans de préparation pour essayer de gagner le Vendée et ça, c’est fini (…). Forcément, ça m’éclate un peu à la figure. Là, je ramène le bateau et je verrai après. Je ne sais pas si je pourrai repartir […] Depuis 4 ans, je vis dans l’objectif d’essayer de gagner le Vendée Globe. Je suis à 100% là-dedans, je ne vois rien de ce qui existe autour. Quand ça s’arrête comme ça, brutalement, c’est super violent. C’est pour ça que j‘ai mis tant de temps à faire demi-tour, j’aurais probablement dû faire demi-tour tout de suite, parce qu’aller passer le front avec le bateau dans cet état, forcément, ça a fait d’autres dommages collatéraux, mais je ne pouvais pas y croire« .

Il a également raconté les malheurs qui lui arrivent depuis mardi matin « Un peu plus tôt dans la journée, quand le vent n’était pas encore trop fort, j’ai arraché ma cadène de renvoi de point d’écoute de voiles d’avant ; ça a explosé la cloison de barre d’écoute… Ça a déchiré le pont à tribord et puis pendant que j’étais à l’intérieur du bateau en train d’inspecter tout ça, j’ai tapé un truc avec le safran. Il s’est à demi relevé ; j’ai un trou dans l’attaque de safran et j’ai le bord de fuite de safran qui est cassé. Le vent fort arrivait, donc soit je faisais demi-tour tout de suite, soit je continuais. On a décidé avec l’équipe que le safran allait tenir, et je me suis débrouillé pour brêler une écoute. Le front est passé, c’est passé hyper vite. On est passé de 45 nœuds d’un bord à 45 nœuds de l’autre. J’ai empanné, j’ai pris la bastaque et avec tous les éclats de carbone, ça a fait exploser le courant de bastaque… et je me suis retrouvé sans bastaque. Je venais de casser mon aérien juste quelques heures avant. La bastaque, c’était le dernier truc. J’ai dû abattre et puis faire route retour. » Si Jérémie Beyou risque d’abandonner, il a tout de même reçu le soutient d’un des leaders de la course, Alex Thomson (Hugo Boss) « Aucun de nous ne souhaite à personne ce qui arrive à Jérémie« . Jérémie est attendu samedi matin, aux Sables d’Olonne, et aura jusqu’au mercredi 18 novembre 14h20 pour franchir à nouveau la ligne de départ.